L’asthme

Comment se manifeste l’asthme ?

En France, c’est plus de 3,5 millions de personnes qui sont concernées, adultes et enfants, soit environ 10% de la population française en moyenne (13% pour les régions ouest) 90% des asthmes apparaissant dans l’enfance sont allergiques.

Selon l’OMS :"la notion prédominante liée à l’asthme chez l’enfant est l’allergie". Un asthme de l’enfant doit toujours bénéficier d’un bilan par un allergologue qualifié. Pour l’asthme d’apparition plus tardive, l’allergie est moins souvent en cause mais il faut savoir la rechercher, notamment si une rhinite est associée.

En dehors des formes typiques, l’asthme a bien des visages.

L’asthme peut-être sévère : il est responsable d’environ 2000 décès chaque année.

Les formes légères ou modérées sont bien plus fréquentes et trop souvent non diagnostiquées donc non suivies et non traitées.

Mécanismes des allergies respiratoires

La présence d’une inflammation au niveau des bronches rend ces dernières hyper réactives vis-à-vis de stimuli divers et variés : c’est cette hyper réactivité bronchique qui définit le mieux l’asthme.

Les facteurs habituels de déclenchement de cette hyper réactivité bronchique sont nombreux même si telle ou telle personne ne réagira qu’à certains facteurs et pas à d’autres :

  • composants naturels allergisants (acariens, certains animaux, pollens, moisissures,…)
  • infections virales (un simple rhume peut provoquer une crise après quelques jours)
  • un effort physique
  • le stress
  • l’air froid et sec
  • des bombes aérosols et, plus généralement n’importe quel irritant non spécifique comme la poussière de craie, celle du bricolage, certains produits volatils, des odeurs fortes, etc…
  • le rire, l’excitation
  • un conflit
  • etc…

L’asthme provoque des épisodes récurrents, de sifflements respiratoires (sibilances), d’oppression thoracique, de respiration difficile et de toux en particulier la nuit ou au petit matin. (Définition GINA 2002)

Cette définition a deux conséquences importantes à connaître :

  • Première conséquence : s’il est vrai que les crises peuvent cesser, donnant l’impression d’une « guérison », il n’en est pas de même pour l’inflammation bronchique, qui n’a pas tendance à disparaître spontanément : beaucoup d’asthmes de l’adulte semblent être la réactivation d’asthmes de l’enfance qui étaient sous-diagnostiqués et négligés en attendant la fameuse "adolescence" où tout devrait s’arranger (croyance inexacte pourtant largement répandue)
  • Deuxième conséquence : L’asthme n’est pas toujours responsable de crises d’asthme typiques dont nous connaissons presque tous des exemples dans notre entourage plus ou moins proche.

A tel point d’ailleurs que l’on pourrait parler « des » asthmes plutôt que « de » l’asthme.

En effet, à côté des formes typiques, et de quelques aspects rappelés dans la définition, l’asthme peut prendre une infinité de visages…

Il faut donc savoir évoquer un asthme dans des situations très variées :

  • Toux persistantes ou répétitives, se déclenchant notamment dans certaines circonstances (rire, excitation, effort physique…)
  • Réduction plus ou moins récente des activités physiques, même en l’absence d’une plainte respiratoire clairement formulée.
  • Essoufflements pour des efforts minimes.
  • Sensation d’oppression
  • Sensations d’inconfort respiratoire, notamment le soir au coucher ou la nuit, pouvant alors entraîner des réveils nocturnes.
  • Simple fatigue, sans aucune sensation anormale sur le plan respiratoire...
  • Gêne thoracique (au niveau de la poitrine)
  • Etc…

Sans négliger de rechercher un asthme en cas d’antécédents familiaux d’asthme chez les ascendants directs (parents, frères et sœurs).

Certaines professions sont particulièrement à risque : boulangers-pâtissiers, coiffeurs, peintres, agents de nettoyage, métiers de la santé,…

Comment fait-on le diagnostic d’un asthme ?

Le diagnostic repose sur la mise en évidence d’un rétrécissement bronchique, qui est variable et réversible.

Cette inflammation n’est JAMAIS ressentie ; Elle conditionne l’évolution de l’asthme. C’est une des cibles thérapeutiques de l’asthme.

Il est donc nécessaire et primordial d’avoir une idée non pas directement de l’inflammation mais de ses conséquences premières : l’obstruction bronchique (qui n’est bien entendu heureusement jamais complète !)

C’est le rôle essentiel et indispensable des explorations fonctionnelles respiratoires que d’évaluer le rétrécissement bronchique ainsi que ses variations.

Cet examen consiste en une spirométrie ou, mieux, une pléthysmographie.

Les explorations fonctionnelles respiratoires sont essentielles dans le diagnostic d’un asthme, et tout autant dans son suivi, où la surveillance de la fonction respiratoire tiendra une part importante.

Cas particulier du diagnostic de l’asthme chez l’enfant de moins de 3 ans

Le diagnostic de l’asthme chez le très jeune enfant est parfois plus délicat, car une respiration sifflante et une toux épisodiques sont fréquentes à cet âge, et ne sont pas forcément en rapport avec un asthme.

Certains éléments seront plutôt en faveur d’un asthme et doivent donc alerter :
épisodes répétés de respiration sifflante

  • toux ou sifflements induits par l’activité physique
  • toux par période, surtout si elle est nocturne, sans infection virale évidente
  • symptômes persistants après l’âge de 3 ans.

L’amélioration des symptômes sous traitement et leur réapparition à l’arrêt du traitement sont très évocateurs d’asthme.

Evolution et traitement de l’asthme

L’allergie, véritable machine à fabriquer de l’inflammation doit tout particulièrement être prise en compte quand elle existe, que ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte :

C’est une évidence dans le traitement de l’asthme de l’enfant, tout simplement parce que l’allergie concerne plus de 90% des enfants ayant de l’asthme !

L’allergie existe aussi chez l’adulte présentant de l’asthme : on la recherchera avec soin, notamment en cas de rhinite associée.

La désensibilisation, quand elle est possible, est le seul traitement de la cause de l’inflammation allergique et trouvera pour cette raison une place prépondérante dans la prise en charge de l’enfant asthmatique allergique et de l’adulte chez qui on aura diagnostiqué une composante allergique.

Le traitement médicamenteux de l’asthme comprend différents médicaments correspondant schématiquement à deux situations :

  • Le traitement de la crise d’asthme, maintenant bien codifié
  • Le traitement de fond de la maladie asthmatique, pas toujours indispensable et dont les résultats doivent être appréciés très régulièrement.

Quand une corticothérapie inhalée est prescrite (Bécotide, Qvar, Pulmicort, Symbicort, Flixotide, Seretide, Innovair, Novopulmon,etc…) le contrôle de la fonction respiratoire, à une fréquence variable selon chaque cas particulier et tenant compte des possibilités selon l’âge, est absolument nécessaire.

Dans l’immense majorité des cas, l’asthme est une maladie qui se soigne bien et qui permet une vie tout à fait normale, à la condition d’une prise en charge correcte.